Suivre la forêt. Une entente terrestre de l’action politique

Texte – Lena Balaud

Illustration – Antoine Chopot

Partisans d’une politique anticapitaliste et partisans d’un renouvellement cosmologique n’ont pas (encore) trouvé à s’entendre. Pourtant plusieurs luttes réinventent leur pratique en tissant des liens avec des êtres non-humains dans leurs actions. Sommes-nous en présence d’une nouvelle forme d’alliance politique ?

Des habitants de San Francisco greffent des tiges d’arbres fruitiers de manière illégale sur les arbres ornementaux des quartiers pauvres, pour que l’espace urbain redevienne un commun comestible et non-marchand pour tous. Ils ont baptisé ce mode d’action la guerilla grafting1.

En France, des amoureux et des techniciens de la forêt se rassemblent pour racheter collectivement de nombreux hectares forestiers pour les sortir des griffes du marché, et aider ainsi l’écosystème à retourner à un peuplement plus irrégulier, plus diversifié et résilient. Ils composent le Réseau pour les Alternatives Forestières (RAF)2.

À la ZAD, des férus de botanique ont mis à nu une zone de sol de la dernière lande du bocage pour favoriser la germination de la gentiane pneumonanthe, plante rare protégée par la loi, dans le but d’en faire un obstacle juridique de plus à la bétonisation de la zone. Ils font partie des Naturalistes en lutte3.
De nombreux mouvements convoquent des êtres non-humains et leurs puissances d’agir dans leur combat politique : des capacités à restaurer des milieux vivables, à soutenir une vie plus autonome du marché, mais aussi à faire obstacle à des projets néfastes et à guider des formes d’action collectives. Cela semble indiquer un renouvellement des pratiques, où l’on s’autorise à tisser des solidarités d’un nouveau genre pour la politique, traditionnellement conçue comme un espace prioritairement humain, reléguant les non-humains à une fonction d’environnement. Ce renouvellement résonne avec certaines mutations du regard dans le champ intellectuel (pensons aux travaux novateurs de Baptiste Morizot et de Anna Tsing4). Nous proposons ici d’éclairer les enjeux d’une entente terrestre de l’action politique.

Entre désastre et réenchantement
Le moment présent pourrait être décrit comme l’épreuve d’une rencontre parfaitement synchrone entre le désastre et le réenchantement. Désastre toujours plus accusé de la situation écologique planétaire ; réenchantement tout aussi profond de notre rapport au monde et aux multiples êtres vivants qui le composent. Là où le premier représente l’absence de futur désirable et débouche sur un temps fini, le second représente un désir d’exploration des relations et ouvre un temps infini. Mais avec le désastre tout comme avec le réenchantement, c’est la possibilité d’habiter la Terre en terrestre qui est pour nous convoquée, et radicalement mise en question. Il se peut que la seule manière de tenir subjectivement dans cet état de choses vertigineux soit l’entrée en lutte face aux responsables de la crise écologique.

Mais tout le monde ne s’accorde pas sur les manières de répondre à cet état de choses. Nous percevons deux grandes positions qui structurent actuellement le champ du débat écologique et politique.

Certains défendent la nécessité de remettre en question l’anthropocentrisme et l’euro-centrisme, dont l’origine se situe dans une critique de l’idée occidentale de Nature. Cette position, que l’on peut dire ontologique ou cosmologique, pousse à la reconnaissance de la place incontournable des non-humains dans la composition des mondes que nous habitons. Pour Bruno Latour, Philippe Descola et bien d’autres, il s’agit d’en finir avec la séparation entre humain et non-humain, qui coupe l’homme de ses relations vitales et constitutives à tous les autres êtres, vivants, techniques…

D’autres entendent, en réponse à l’urgence climatique globale, maintenir une différence cruciale entre l’humain et le non-humain, la société et la nature, pour des raisons politiques. Ici l’enjeu est de pointer les causes sociales du Capitalocène5 et de retrouver une capacité collective d’action et d’initiative politique, qui puisse assembler des volontés – bien humaines – contre le capitalisme fossile. Bref, nous ne pouvons pas compter sur les « non-humains » pour transformer la situation, pour démanteler au plus vite l’organisation capitaliste des rapports à la nature – unique responsable de la catastrophe climatique. En réalité, plus nombreux sont les problèmes environnementaux, plus il devient impératif de distinguer ce qui relève du pôle de la société et des responsabilités humaines de ce qui relève du pôle de la nature.

Cette deuxième position, plus directement marxiste, est représentée par des penseurs désormais bien connus comme Andreas Malm6, ou moins connus comme Jodi Dean ou Alf Hornborg. Elle prend le contre-pied de la logique de déconstruction de l’opposition humain/non-humain, nature/société, et voit dans le « tournant non-humain »7 une impasse politique : une substitution de la puissance d’agir des choses à la puissance d’agir du peuple. En effet, si les études intégrant les non-humains dans leurs analyses multiplient effectivement les êtres capables d’agir et de « fabriquer des mondes » (comme les symbioses de champignons et d’arbres décrites par Anna Tsing), on assiste pourtant dans ces recherches à un net désintérêt pour la pensée sérieuse de l’action collective organisée, pour le désir non-fantasmé de transformation du monde. Autrement dit : si nous dissolvons l’opposition nature/société, ne faisons-nous pas aussi disparaître la spécificité humaine de la politique, et par là même la possibilité de construire une opposition radicale, intentionnelle, populaire et internationale aux dégâts du capitalisme ? Pire : et si le tournant non-humain, avec son optimisme ré-enchanteur, n’était que le symptôme d’une impuissance politique à transformer l’état des choses défini par le capitalisme ? Les puissances d’agir non-humaines prolifèrent là où la capacité d’action humaine s’est absentée…

Si cette critique nous paraît ajustée à certains égards, elle semble pourtant ne pas entendre la bonne nouvelle que contient ce tournant non-humain. Pour nous, il s’agit de trouver une réelle articulation entre (1) le maintien d’une irréductibilité de l’action humaine, seule source de décision politique sur laquelle nous pouvons compter ; et (2) la volonté d’épaissir ce que cela veut dire être « humains », en se ré-envisageant comme participants à des écologies vivantes de sens, de valeurs et d’histoires partagées avec d’autres espèces et d’autres matérialités. L’enjeu est que dans notre agir politique il en aille de notre être de vivant pris dans le tissu de la vie, sans céder sur la capacité spécifique aux humains de s’organiser et formuler les termes d’un conflit avec l’ordre en place.

Suivre la forêt. Une entente terrestre de l’action politique

Texte – Lena Balaud

Illustration – Antoine Chopot

Partisans d’une politique anticapitaliste et partisans d’un renouvellement cosmologique n’ont pas (encore) trouvé à s’entendre. Pourtant plusieurs luttes réinventent leur pratique en tissant des liens avec des êtres non-humains dans leurs actions. Sommes-nous en présence d’une nouvelle forme d’alliance politique ?

Des habitants de San Francisco greffent des tiges d’arbres fruitiers de manière illégale sur les arbres ornementaux des quartiers pauvres, pour que l’espace urbain redevienne un commun comestible et non-marchand pour tous. Ils ont baptisé ce mode d’action la guerilla grafting1.

En France, des amoureux et des techniciens de la forêt se rassemblent pour racheter collectivement de nombreux hectares forestiers pour les sortir des griffes du marché, et aider ainsi l’écosystème à retourner à un peuplement plus irrégulier, plus diversifié et résilient. Ils composent le Réseau pour les Alternatives Forestières (RAF)2.

À la ZAD, des férus de botanique ont mis à nu une zone de sol de la dernière lande du bocage pour favoriser la germination de la gentiane pneumonanthe, plante rare protégée par la loi, dans le but d’en faire un obstacle juridique de plus à la bétonisation de la zone. Ils font partie des Naturalistes en lutte3.
De nombreux mouvements convoquent des êtres non-humains et leurs puissances d’agir dans leur combat politique : des capacités à restaurer des milieux vivables, à soutenir une vie plus autonome du marché, mais aussi à faire obstacle à des projets néfastes et à guider des formes d’action collectives. Cela semble indiquer un renouvellement des pratiques, où l’on s’autorise à tisser des solidarités d’un nouveau genre pour la politique, traditionnellement conçue comme un espace prioritairement humain, reléguant les non-humains à une fonction d’environnement. Ce renouvellement résonne avec certaines mutations du regard dans le champ intellectuel (pensons aux travaux novateurs de Baptiste Morizot et de Anna Tsing4). Nous proposons ici d’éclairer les enjeux d’une entente terrestre de l’action politique.

Entre désastre et réenchantement
Le moment présent pourrait être décrit comme l’épreuve d’une rencontre parfaitement synchrone entre le désastre et le réenchantement. Désastre toujours plus accusé de la situation écologique planétaire ; réenchantement tout aussi profond de notre rapport au monde et aux multiples êtres vivants qui le composent. Là où le premier représente l’absence de futur désirable et débouche sur un temps fini, le second représente un désir d’exploration des relations et ouvre un temps infini. Mais avec le désastre tout comme avec le réenchantement, c’est la possibilité d’habiter la Terre en terrestre qui est pour nous convoquée, et radicalement mise en question. Il se peut que la seule manière de tenir subjectivement dans cet état de choses vertigineux soit l’entrée en lutte face aux responsables de la crise écologique.

Mais tout le monde ne s’accorde pas sur les manières de répondre à cet état de choses. Nous percevons deux grandes positions qui structurent actuellement le champ du débat écologique et politique.

Certains défendent la nécessité de remettre en question l’anthropocentrisme et l’euro-centrisme, dont l’origine se situe dans une critique de l’idée occidentale de Nature. Cette position, que l’on peut dire ontologique ou cosmologique, pousse à la reconnaissance de la place incontournable des non-humains dans la composition des mondes que nous habitons. Pour Bruno Latour, Philippe Descola et bien d’autres, il s’agit d’en finir avec la séparation entre humain et non-humain, qui coupe l’homme de ses relations vitales et constitutives à tous les autres êtres, vivants, techniques…

D’autres entendent, en réponse à l’urgence climatique globale, maintenir une différence cruciale entre l’humain et le non-humain, la société et la nature, pour des raisons politiques. Ici l’enjeu est de pointer les causes sociales du Capitalocène5 et de retrouver une capacité collective d’action et d’initiative politique, qui puisse assembler des volontés – bien humaines – contre le capitalisme fossile. Bref, nous ne pouvons pas compter sur les « non-humains » pour transformer la situation, pour démanteler au plus vite l’organisation capitaliste des rapports à la nature – unique responsable de la catastrophe climatique. En réalité, plus nombreux sont les problèmes environnementaux, plus il devient impératif de distinguer ce qui relève du pôle de la société et des responsabilités humaines de ce qui relève du pôle de la nature.

Cette deuxième position, plus directement marxiste, est représentée par des penseurs désormais bien connus comme Andreas Malm6, ou moins connus comme Jodi Dean ou Alf Hornborg. Elle prend le contre-pied de la logique de déconstruction de l’opposition humain/non-humain, nature/société, et voit dans le « tournant non-humain »7 une impasse politique : une substitution de la puissance d’agir des choses à la puissance d’agir du peuple. En effet, si les études intégrant les non-humains dans leurs analyses multiplient effectivement les êtres capables d’agir et de « fabriquer des mondes » (comme les symbioses de champignons et d’arbres décrites par Anna Tsing), on assiste pourtant dans ces recherches à un net désintérêt pour la pensée sérieuse de l’action collective organisée, pour le désir non-fantasmé de transformation du monde. Autrement dit : si nous dissolvons l’opposition nature/société, ne faisons-nous pas aussi disparaître la spécificité humaine de la politique, et par là même la possibilité de construire une opposition radicale, intentionnelle, populaire et internationale aux dégâts du capitalisme ? Pire : et si le tournant non-humain, avec son optimisme ré-enchanteur, n’était que le symptôme d’une impuissance politique à transformer l’état des choses défini par le capitalisme ? Les puissances d’agir non-humaines prolifèrent là où la capacité d’action humaine s’est absentée…

Si cette critique nous paraît ajustée à certains égards, elle semble pourtant ne pas entendre la bonne nouvelle que contient ce tournant non-humain. Pour nous, il s’agit de trouver une réelle articulation entre (1) le maintien d’une irréductibilité de l’action humaine, seule source de décision politique sur laquelle nous pouvons compter ; et (2) la volonté d’épaissir ce que cela veut dire être « humains », en se ré-envisageant comme participants à des écologies vivantes de sens, de valeurs et d’histoires partagées avec d’autres espèces et d’autres matérialités. L’enjeu est que dans notre agir politique il en aille de notre être de vivant pris dans le tissu de la vie, sans céder sur la capacité spécifique aux humains de s’organiser et formuler les termes d’un conflit avec l’ordre en place.

Suivre la forêt. Une entente terrestre de l’action politique

Texte – Lena Balaud

Illustration – Antoine Chopot

Partisans d’une politique anticapitaliste et partisans d’un renouvellement cosmologique n’ont pas (encore) trouvé à s’entendre. Pourtant plusieurs luttes réinventent leur pratique en tissant des liens avec des êtres non-humains dans leurs actions. Sommes-nous en présence d’une nouvelle forme d’alliance politique ?

Des habitants de San Francisco greffent des tiges d’arbres fruitiers de manière illégale sur les arbres ornementaux des quartiers pauvres, pour que l’espace urbain redevienne un commun comestible et non-marchand pour tous. Ils ont baptisé ce mode d’action la guerilla grafting1.

En France, des amoureux et des techniciens de la forêt se rassemblent pour racheter collectivement de nombreux hectares forestiers pour les sortir des griffes du marché, et aider ainsi l’écosystème à retourner à un peuplement plus irrégulier, plus diversifié et résilient. Ils composent le Réseau pour les Alternatives Forestières (RAF)2.

À la ZAD, des férus de botanique ont mis à nu une zone de sol de la dernière lande du bocage pour favoriser la germination de la gentiane pneumonanthe, plante rare protégée par la loi, dans le but d’en faire un obstacle juridique de plus à la bétonisation de la zone. Ils font partie des Naturalistes en lutte3.
De nombreux mouvements convoquent des êtres non-humains et leurs puissances d’agir dans leur combat politique : des capacités à restaurer des milieux vivables, à soutenir une vie plus autonome du marché, mais aussi à faire obstacle à des projets néfastes et à guider des formes d’action collectives. Cela semble indiquer un renouvellement des pratiques, où l’on s’autorise à tisser des solidarités d’un nouveau genre pour la politique, traditionnellement conçue comme un espace prioritairement humain, reléguant les non-humains à une fonction d’environnement. Ce renouvellement résonne avec certaines mutations du regard dans le champ intellectuel (pensons aux travaux novateurs de Baptiste Morizot et de Anna Tsing4). Nous proposons ici d’éclairer les enjeux d’une entente terrestre de l’action politique.

Entre désastre et réenchantement
Le moment présent pourrait être décrit comme l’épreuve d’une rencontre parfaitement synchrone entre le désastre et le réenchantement. Désastre toujours plus accusé de la situation écologique planétaire ; réenchantement tout aussi profond de notre rapport au monde et aux multiples êtres vivants qui le composent. Là où le premier représente l’absence de futur désirable et débouche sur un temps fini, le second représente un désir d’exploration des relations et ouvre un temps infini. Mais avec le désastre tout comme avec le réenchantement, c’est la possibilité d’habiter la Terre en terrestre qui est pour nous convoquée, et radicalement mise en question. Il se peut que la seule manière de tenir subjectivement dans cet état de choses vertigineux soit l’entrée en lutte face aux responsables de la crise écologique.

Mais tout le monde ne s’accorde pas sur les manières de répondre à cet état de choses. Nous percevons deux grandes positions qui structurent actuellement le champ du débat écologique et politique.

Certains défendent la nécessité de remettre en question l’anthropocentrisme et l’euro-centrisme, dont l’origine se situe dans une critique de l’idée occidentale de Nature. Cette position, que l’on peut dire ontologique ou cosmologique, pousse à la reconnaissance de la place incontournable des non-humains dans la composition des mondes que nous habitons. Pour Bruno Latour, Philippe Descola et bien d’autres, il s’agit d’en finir avec la séparation entre humain et non-humain, qui coupe l’homme de ses relations vitales et constitutives à tous les autres êtres, vivants, techniques…

D’autres entendent, en réponse à l’urgence climatique globale, maintenir une différence cruciale entre l’humain et le non-humain, la société et la nature, pour des raisons politiques. Ici l’enjeu est de pointer les causes sociales du Capitalocène5 et de retrouver une capacité collective d’action et d’initiative politique, qui puisse assembler des volontés – bien humaines – contre le capitalisme fossile. Bref, nous ne pouvons pas compter sur les « non-humains » pour transformer la situation, pour démanteler au plus vite l’organisation capitaliste des rapports à la nature – unique responsable de la catastrophe climatique. En réalité, plus nombreux sont les problèmes environnementaux, plus il devient impératif de distinguer ce qui relève du pôle de la société et des responsabilités humaines de ce qui relève du pôle de la nature.

Cette deuxième position, plus directement marxiste, est représentée par des penseurs désormais bien connus comme Andreas Malm6, ou moins connus comme Jodi Dean ou Alf Hornborg. Elle prend le contre-pied de la logique de déconstruction de l’opposition humain/non-humain, nature/société, et voit dans le « tournant non-humain »7 une impasse politique : une substitution de la puissance d’agir des choses à la puissance d’agir du peuple. En effet, si les études intégrant les non-humains dans leurs analyses multiplient effectivement les êtres capables d’agir et de « fabriquer des mondes » (comme les symbioses de champignons et d’arbres décrites par Anna Tsing), on assiste pourtant dans ces recherches à un net désintérêt pour la pensée sérieuse de l’action collective organisée, pour le désir non-fantasmé de transformation du monde. Autrement dit : si nous dissolvons l’opposition nature/société, ne faisons-nous pas aussi disparaître la spécificité humaine de la politique, et par là même la possibilité de construire une opposition radicale, intentionnelle, populaire et internationale aux dégâts du capitalisme ? Pire : et si le tournant non-humain, avec son optimisme ré-enchanteur, n’était que le symptôme d’une impuissance politique à transformer l’état des choses défini par le capitalisme ? Les puissances d’agir non-humaines prolifèrent là où la capacité d’action humaine s’est absentée…

Si cette critique nous paraît ajustée à certains égards, elle semble pourtant ne pas entendre la bonne nouvelle que contient ce tournant non-humain. Pour nous, il s’agit de trouver une réelle articulation entre (1) le maintien d’une irréductibilité de l’action humaine, seule source de décision politique sur laquelle nous pouvons compter ; et (2) la volonté d’épaissir ce que cela veut dire être « humains », en se ré-envisageant comme participants à des écologies vivantes de sens, de valeurs et d’histoires partagées avec d’autres espèces et d’autres matérialités. L’enjeu est que dans notre agir politique il en aille de notre être de vivant pris dans le tissu de la vie, sans céder sur la capacité spécifique aux humains de s’organiser et formuler les termes d’un conflit avec l’ordre en place.